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 La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir

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MessageSujet: La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir   La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir EmptyJeu 12 Oct à 0:06

Assez parlé du passé et du présent, place au futur.
Je vous présente ici un petit résumé de la chose, et j'en profite pour montrer à tout le monde que Soviet n'est pas le seul à poster des romans.^^

La singularité technologique : un chemin vers le posthumain ?


« Dans trente ans nous aurons les technologies nécessaires pour créer des intelligences super-humaines. Très rapidement, après cet événement, l’ère humaine sera terminée ».

Vernor Vinge, The Technological Singularity, 1993



Marina Maestrutti , Université Paris X


Selon certains futurologues, l'évolution de la technologie conduira immanquablement vers un moment, la singularité, à partir duquel les capacités humaines seront dépassées par l’intelligence artificielle. Dans un tel monde, les nanotechnologies et les sciences et technologies du cerveau redessineront les capacités humaines. Derrière cette rénovation du « projet humain », se trouve l'idée que la technologie mérite d'avoir un statut équivalent à celui de la nature. Une vision qui rejoint celle de scientifiques pour lesquels nous allons vers une deuxième Renaissance qui ouvrirait la voie à l'humain amélioré ou augmenté. Analyse…



Comme cela s’est déjà produit plusieurs fois depuis les années 1970 à propos de la révolution informatique, de l’application des biotechnologies et de la procréation artificielle, certains prophètes annoncent aujourd’hui une vague d’innovations et d’applications qui devraient bientôt bouleverser notre vie privée, professionnelle, relationnelle, nos usages, nos relations sociales, notre identité humaine même.

La réalisation de ce type de prévisions répond presque toujours à une loi qui en gouverne la progression régulière et inévitable. Dans le cas des nanotechnologies, la loi de la miniaturisation de Moore est l’exemple le plus pertinent. Constatant que le nombre de transistors contenu dans un circuit intégré avait doublé tous les cinq-six ans depuis 1959, Gordon E. Moore, co-fondateur de la société Intel, annonce en 1965 et en 1971 que la puissance des composants doublerait, à taille égale, tous les dix-huit mois. Cette loi, qui semblait rendre nécessaire et inévitable un avenir seulement potentiel, trouvait sa limite dans la taille des micropuces et transistors – qui ne peuvent pas se réduire infiniment. Mais aujourd’hui, avec la dimension nanométrique, on va pouvoir « embêter la loi de Moore », dit Christian Joachim, chercheur au CEMES (Centre d'Elaboration des Matériaux et d'Etudes Structurales, CNRS Toulouse) (1), en repoussant encore les frontières de la miniaturisation.

Ray Kurzweil, inventeur, scientifique, futurologue, expert en informatique appliquée, propose de généraliser la loi de Moore à toute l’histoire humaine jusqu’aux futures formes d’intelligence artificielle. Selon lui, la complexification constante et le développement régulier des relations entre la technologie et l’humain convergent vers un point de non retour, une rupture profonde, une « singularité » qui définira une étape complètement nouvelle de l’histoire.

En 1993, le mathématicien et auteur de science fiction Vernor Vinge formule explicitement la notion de « singularité technologique », notion à laquelle il travaillait depuis les années 1980. De quoi s’agit-il ?

Dans la futurologie, ou futures studies, la discipline qui cherche à prévoir comment les changements d’aujourd’hui pourront devenir la réalité de demain, la singularité est le moment hypothétique de l’évolution technologique qui marque le dépassement des capacités humaines par l’intelligence artificielle. Ce moment singulier de l’histoire signifiera aussi que le progrès sera désormais l’œuvre des intelligences artificielles, elles aussi en constant développement, ce qui rendra très aléatoire toute prévision de l’avenir. Le terme de « singularité » fait référence à la situation d’incapacité de la physique moderne à prévoir les comportements de la matière à proximité de la singularité gravitationnelle d’un trou noir.


La singularité : quand les humains transcendent la biologie

La possibilité de la singularité repose essentiellement sur l’hypothèse que l’homme réussira à créer une machine consciente et dotée d’une intelligence supérieure à l’intelligence humaine. Actuellement, comme le dit aussi Vinge, l’existence d’une telle machine est encore en question. Mais si un ordinateur « intelligent » réussit à voir le jour, l’action conjointe des réseaux d’ordinateurs et de leurs utilisateurs humains pourra aboutir à la création d’une « super-intelligence » susceptible également d’améliorer l’intellect naturel humain. En 1993, Vinge prévoyait que, selon la courbe du progrès de l’informatique des dernières décennies, la probabilité qu’un tel événement se produise est à placer temporellement entre 2005 et 2030.

Les technologies qui peuvent jouer un rôle important dans la singularité sont diverses : l’intelligence artificielle (IA) est évidemment au premier rang, mais les nanotechnologies vont prendre de plus en plus une place prééminente dans les projections des futurologues, en raison, on va le voir, des potentialités des « nanorobots ».

Comment la nature même de l’expérience humaine pourra-t-elle changer une fois qu’une intelligence non biologique se sera imposée ? Quand le programme fort de l’IA et les nanotechnologies pourront créer à volonté n’importe quel produit, situation, environnement, quelles seront les implications pour la civilisation « humain-machine » ?

Ce sont les questions que Ray Kurzweil pose dans son dernier ouvrage The Singularity is Near (La singularité est proche) (2). Elles nous invitent à faire appel à notre capacité d’imaginer des choses et des situations qui n’existent pas, mais la conviction de Kurzweil est que désormais, et de plus en plus, nous avons les moyens de rendre ces constructions mentales possibles.

Le défi principal, à l’époque de la singularité, sera de reconsidérer nos idées sur la nature humaine et de redessiner les institutions humaines. Dans un langage plus informatique, il s’agit de passer de la version 1.0 de l’être humain et des sociétés humaines, à la version 2.0. Les acteurs de cette transformation seront les nanorobots, ou « nanobots » : des robots de dimension nanométrique qui circuleront dans nos veines et artères en purifiant le sang, en ajoutant les éléments qui manquent, en éliminant les toxines et les agents pathogènes. Dans nos cerveaux, les nanobots serons connectés aux neurones biologiques et pourront contrôler nos sens et nos émotions, créer une immersion totale dans la réalité virtuelle. Surtout, ils accroîtront nos capacités de mémoire, ils constitueront notre intelligence non biologique. Nos cerveaux, connectés en ligne, pourront s’échanger des nouveaux savoirs et de nouvelles capacités : le rôle du travail sera de créer tout type de savoir et de le partager. Ainsi la frontière entre travail et jeu sera effacée.


Une nouvelle image du corps

Natasha Vita-More, inspiratrice avec Max More (jadis Max O’Connor) de l’Extropy Institute et fondatrice des « arts transhumanistes » (Transhumanist Arts) (3), articule son travail d’artiste sur une imagination du même ordre. Son projet virtuel, PRIMO POSTHUMAN (4), reflète une vision du corps redessiné, intégrant diverses technologies, plus performant, plus rapide.

Le corps de la singularité est présenté comme un corps « émancipé », affranchi des contraintes « naturelles ». Pour Kurzweil, le même processus qui a rendu la sexualité indépendante de la reproduction dans le monde industrialisé, en valorisant son aspect communicatif et sensuel, caractérisera d’autres fonctions vitales du corps futur liées à la sociabilité et au plaisir sensuel.

Se nourrir, par exemple. Notre système digestif et notre métabolisme ont évolué dans le temps mais ne correspondent plus à notre situation actuelle : l’obésité est un symptôme de cette dysfonction. Les nanotechnologies permettront de régler la fonction nutritive à l’aide des nanobots en circulation dans notre sang. Les substances nécessaires seront relâchées dans la circulation sanguine selon la demande du corps, ainsi que les hormones, les médicaments, de manière à contrôler constamment l’apport de matières nutritives et le métabolisme. Selon Kurzweil, le traitement des maladies à l’échelle micro et nano, grâce à des dispositifs implantés dans le corps, est en cours de développement, et sera suffisamment mûr vers 2020.

A un niveau technologique supérieur, la nourriture « traditionnelle » deviendra une simple expérience culturelle et sensorielle ; nous pourrons éviter d’absorber les éléments nutritifs « nocifs » et laisser aux nanobots la charge d’éliminer les substances en excès. Les nanobots pourront entrer et sortir de notre corps facilement et trouver dans l’environnement les substances nourrissantes. La version 2.0 de l’humain sera donc beaucoup plus autonome et résistante, prédit Kurzweil.

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MessageSujet: Re: La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir   La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir EmptyJeu 12 Oct à 0:08

Etre sans cœur

Le travail visionnaire de Robert Freitas (5) propose une alternative à la circulation du sang et à ses fonctions de distribution. Grâce à des micro-nanobots, les « respirocytes » (6) et les « microbivores » (7), nous n’aurons plus besoin ni de cœur ni de poumons. Ces robots étant capables de se déplacer dans le corps grâce à un système complexe, le « vasculoid », le courant sanguin n’aura plus raison d’exister et le cœur non plus. Les poumons seront rendus obsolètes par les respirocytes qui trouveront l’oxygène nécessaire et élimineront l’anhydride carbonique. Les hormones aussi seront fournies par les nanobots sous le contrôle des systèmes intelligents de régulation biologique (biofeedback).

En 2030, on aura éliminé la plupart des nos organes et cellules, prédit Freitas : il nous restera un squelette, la peau, les organes sexuels, les organes sensoriels, la bouche et la partie haute de l’œsophage, le cerveau… L’organisme sera amélioré ou transformé par les nanotechnologies et les nouveaux matériaux : le squelette sera plus fort, résistant et auto-réparateur, la peau se transformera en un matériau plus résistant et capable de répondre au froid et au chaud…

Quant au destin du cerveau, Kurzweil affirme, citant le physicien américain Rick Trosch, en référence aux travaux sur la neurostimulation cérébrale profonde utilisée pour traiter certains parkinsoniens, que « plutôt que de traiter le cerveau comme une soupe, à laquelle ajouter des additifs chimiques pour améliorer ou supprimer certains neurotransmetteurs, on le traite désormais comme une circuiterie » (Cool. Avec les nanotechnologies et la miniaturisation des puces on pourra – et on est en train d’étudier comment – avoir une communication directe avec les neurones, rétablir des fonctionnalités compromises, délivrer des médicaments à des endroits très précis, écrit Kurzweil.


Destin cyborg

« Nous sommes en train de devenir cyborgs ! », s’exclame Kurzweil en 2002 (Cool. La version 2.0 de l’humain est le résultat d’une tendance ancienne qui a vu l’homme entrer de plus en plus en contact avec la technologie, nous dit Kurzweil. L’ordinateur, naguère énorme machine occupant toute une salle climatisée, est entré dans nos sacs et dans nos poches. Bientôt il sera dans nos corps et dans nos cerveaux. A partir de 2030, nous serons beaucoup plus non biologiques que biologiques. Vers 2040 les intelligences non biologiques seront des milliards de fois plus puissantes que les intelligences biologiques.

Cette progression de plus en plus rapide vers une intégration complète entre l’homme et la machine semble pour Kurzweil constituer le remède aux limitations de l’évolution biologique, contrainte de n’utiliser qu’une gamme limitée de matériaux (vingt acides aminés, quelques centaines de milliers de protéines) pour fabriquer de la matière, et décidément bien trop lente par rapport aux modifications technologiques. L’évolution a créé une espèce, l’humain, qui peut penser et manipuler son environnement. Cependant, cette même espèce est désormais capable de manipuler – et d’améliorer – son propre design et elle est en mesure de reconsidérer et de modifier les principes mêmes de la biologie.


Vers la version 3.0 du corps humain

La version 3.0 de l’humain est prévue par Kurzweil pour 2030 ou 2040. Elle correspondra à une révision totale du « projet humain » (9). L’homme sera enfin capable de changer son propre corps en accédant très facilement à des environnements virtuels tout en restant dans la réalité « réelle » grâce à des dispositifs nanotechnologiques qui interfèreront avec le cerveau. L’énorme plasticité du nouveau corps humain permettra des expériences esthétiques et émotionnelles intenses. Le corps humain ne sera plus lié à une forme et à une identité précise, mais il pourra changer à volonté, de manière réversible, grâce aussi à des nanodispositifs présents dans l’environnement. Il s’agit des « foglets » imaginés par J. Storrs Hall (10) : des nanobots capables de se lier entre eux pour former une grande variété de structures qui peuvent changer très rapidement. A une densité suffisante, les « foglets » pourront contrôler le son et la lumière pour former des images et des sons : ils créeront alors une réalité virtuelle externe mais aussi interne, en agissant sur les centres nerveux.


Corps glorieux, corps immortel

« Alors qu’une partie de mes contemporains pourrait se satisfaire d’accepter de bon gré le vieillissement comme un élément du cycle de la vie, moi je ne suis pas d’accord. C’est peut-être "naturel", mais je ne vois rien de positif dans le fait de perdre mon agilité mentale, mon acuité sensorielle, ma souplesse physique, mon désir sexuel ou d’autres capacités humaines. Je vois la maladie et la mort à tout âge comme une calamité, comme des problèmes qui doivent être dépassés », écrivent Ray Kurzweil et Terry Grossman (médecin spécialiste du vieillissement) dans Fantastic Voyage : Live Long Enough to Live Forever (11).

Un corps ainsi modifié ne peut pas mourir, du moins pas trop tôt. La convergence technologique nous donnera plusieurs moyens de garder notre corps en vie sans vieillir. En attendant l’avènement de la singularité, préserver au mieux sa santé exigera une attitude active permettant de contrôler ses fonctions physiologiques par l’intermédiaire de médicaments et de compléments alimentaires.

Comme le dit Daniela Cerqui, anthropologue suisse qui effectue une enquête ethnologique – en collaboration avec Kevin Warwick (12) – sur la « fabrication du posthumain » par les technologies contemporaines dans le département de cybernétique de l’Université de Reading, les designers (ingénieurs, scientifiques, médecins) ont toujours eu des idées sur ce que sont les êtres humains (aspect descriptif) et sur ce qu’ils sont supposés être (aspect normatif). Les technologies du XXe et du XXIe siècle se sont de plus en plus rapprochées du corps – comme l’a dit Kurzweil – et ont contribué, par leur niveau de développement et par leur capacité à s’hybrider avec lui, à remettre en question les principes de base sur lesquels se fondait la distinction entre humain et non-humain, entre naturel et artificiel. Une nouvelle définition de l’humanité semble vouloir s’imposer sous l’influence d’une technologie incorporée jusqu’aux niveaux les plus intimes du corps humain et qui, de ce fait, acquiert le même statut que la nature.

Pour la première fois, semble-t-il, on pourra mettre en pratique dans la réalité la définition normative de l’humanité et décider quelles sont les caractéristiques qui doivent déterminer le fait d’être humain (13). Comment les nouvelles valeurs – celles qui viennent de la possibilité de réaliser une vision normative de l’humain, celles qui expriment une vision normative de l’humain – s’incarneront-elles dans les résultats de ces manipulations ?


L’utopie « concrète » de la convergence technologique

Une réponse partielle, mais certainement significative de la façon dont certains documents officiels, certes futuristes, mais néanmoins « influents », ont abordé ces questions nous est fournie par les promoteurs de l’utopie de la convergence nano-bio-info-cogno (NBIC) dans le rapport Converging Technologies for Improving Human Performance (juin 2002) édité par Mihail C. Roco et William Sims Bainbridge (National Science Foundation) (14). La capacité d’imaginer est fondamentale dans la science et la technique. Au slogan programmatique, devise des chercheurs de la société informatique américaine Xerox : « La meilleure façon de prédire ce que sera demain, c’est encore de l’inventer », répond l’exhortation adressée aux scientifiques à devenir eux aussi « des visionnaires capables d’imaginer des possibilités au-delà de ce dont on fait l’expérience dans le monde ».

En effet, comme l’admettent Roco et Bainbridge, « les avancées technologiques des dix dernières années ont conduit à des connaissances extraordinaires » en permettant une meilleure compréhension de la biologie humaine. Cependant les attentes dans le domaine nano-bio sont beaucoup plus radicales. On ne se contente plus d’une meilleure compréhension du fonctionnement biologique de l’organisme, mais on veut atteindre « une nouvelle dimension et capacité d’affecter la biologie humaine » (15).

La finalité du contrôle est donc explicitée dans le projet de « déchiffrer les mécanismes fondamentaux de l’être vivant ». En ce qui concerne le corps humain, cette possibilité existe si l’on considère – comme une grande partie des chercheurs – les fonctions humaines comme des processus physico-chimiques, y compris le fonctionnement de l’esprit. Le cerveau est considéré comme l’organe le plus complexe, même s'il est, après tout, « un organe du corps humain, la base physique pour le système dynamique de la mémoire et la cognition que nous appelons l’esprit (mind) ». Mais cette complexité n’est pas destinée à rester secrète pour toujours. Les chercheurs des laboratoires d’intelligence artificielle, comme Stan Williams et Philip Kuekes, des laboratoires Hewlett Packard, pensent que la convergence « apportera plus d’avancées dans l’étude et les applications de la cognition parce qu’elle permettra la construction et l’émulation des modèles physiques du fonctionnement du cerveau » (16).

La connaissance du génome pourra être enfin couplée avec la connaissance du « cognome », de la manière de fonctionner du cerveau : « grâce à l’union de ces disciplines – nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information, sciences cognitives – la science pourrait être bientôt prête à réussir dans un programme rapide de compréhension de la structure et des fonctions de l’esprit humain, The Human Cognome Project ».

Cette série de prévisions nous emmènent, d’après Roco et Bainbridge, vers une deuxième Renaissance de la science et la technologie « fondée sur une large compréhension de la structure et du comportement de la matière, de la dimension nano jusqu’au système le plus complexe connu, le cerveau humain ».

Comme le dit le titre du rapport Converging Technologies for Improving Human Performance, la nouvelle Renaissance se fonde sur l’idée d’amélioration de l’humain. Le parcours tracé par la table des matières du rapport le suggère très clairement : la perspective du projet d’amélioration prend en considération d’abord l’expansion de la cognition et de la communication humaine, ensuite l’amélioration de la santé et des capacités physiques des individus en vue d’une meilleure relation avec les autres individus et la société dans son ensemble. Ce parcours est conçu dans la conviction que la convergence technologique « pourrait accomplir une nette amélioration des capacités humaines, des questions sociales, de la productivité nationale et de la qualité de la vie » dans l’intérêt des individus, de la société et de l’humanité dans le long terme.

suite en dessous (eh oui, je suis pire que Soviet, mais comme y'a que lui qui lit, spa grave ^^).
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MessageSujet: Re: La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir   La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir EmptyJeu 12 Oct à 0:11

L'homme augmenté

Parmi les résultats attendus, il y a « l’amélioration de l’efficacité au travail et de l’apprentissage, l’augmentation des capacités sensorielles et cognitives individuelles, des processus de fabrication radicalement nouveaux et produits de qualité supérieure, des changements révolutionnaires dans les soins, une amélioration de l’efficacité individuelle et de groupe, une haute efficacité des techniques de communication incluant l’interaction cerveau à cerveau, des interfaces human-machine perfectionnées incluant l’ingénierie neuromorphique pour l’usage industriel et personnel, une augmentation des performances humaines à des fins de défense, parvenir à un développement durable grâce aux moyens de la convergence NBIC et l’amélioration du déclin physique et cognitif qui caractérise l’esprit (mind) âgé ».

Mais comment comprendre la notion d’« amélioration » ou d’« augmentation » ? Comment les experts du rapport définissent-ils ces notions ? James Canton, de l’Institute for Global Futures (San Francisco), définit ainsi l’amélioration des performances de l’humain : « Pour qui a subi une altération physique, la définition [de l’amélioration] pourrait comporter un gain de capacité de vision ou de mobilité. Pour une personne âgée, elle pourrait impliquer un accès à sa propre mémoire. Encore plus audacieuse, la définition de l’amélioration humaine pourrait conduire à doter les gens de capacités avancées de rapidité, langage, habiletés ou bien de force supérieures à celles des humains aujourd’hui » (17).

Voici donc très clairement ouverte la voie vers la notion d’humain « amélioré ». En particulier, sa nécessité est perçue comme évidente dans le domaine militaire pour lequel « l’humain est devenu le chaînon le plus faible, d’un point de vue autant physiologique que cognitif », selon Michael Goldblatt, de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) (18). C’est pour cette raison que le DARPA a récemment commencé à explorer les possibilités d’augmentation de la performance humaine pour augmenter le pouvoir léthal et l’efficacité du combattant de guerre en fournissant des capacités super physiologiques et cognitives. Cela du fait que « les systèmes militaires sont limités dans leur performance par l’incapacité du corps humain à tolérer des hauts niveaux de température, d’accélération, de vibration ou de pression ou bien par les besoins humains en air, eau et en nourriture » (19).

Le projet d’un « amplificateur humain » conçu en 1964 par les Laboratoires aéronautiques de Cornell pour le ministère de la Défense américain, une des premières tentatives de donner vie à un cyborg, se reflète dans la version plus récente d’un guerrier du futur, nouveau nanocyborg combattant.

La nouvelle – ou ancienne – utopie de la convergence NBIC est que l’amélioration de l’individu pourrait conduire à une amélioration sociale : « Sur le long terme, le développement des machines intelligentes pourrait conduire à un âge d’or de prospérité non seulement dans les nations industrialisées, mais aussi à travers le monde », écrivent Gregor Wolbring (Université de Calgary) et Reginald Golledge (université de Caifornie, Santa Barbara) (20). Pour le bien-être du monde et des nations l’amélioration de l’humain est donc le défi fondamental. Et l’utopie de l’amélioration s’accompagne de l’utopie de la communication : si la convergence technologique, en perfectionnant les interactions directes de la machine avec le cerveau humain, rend possible l’échange d’information à tous les niveaux, alors la création d’un système universel de communication pourra voir le jour. C’est l’avènement du « Communicateur » (« Communicator »), défini comme « un système de support technique "intelligent" et multifacettes qui compte sur le développement des technologies convergentes pour aider l’amélioration de la communication de la collectivité humaine dans une large variété de situations, en incluant des rencontres (formelles ou informelles), des échanges sociaux, des collaborations au travail, des situations réelles ou d’entraînement à la bataille et des séances éducatives ».


Posthumains, « singulariens »… Encore humains ?

Dans les exemples que l’on vient de citer, on voit apparaître des utopies qui concernent le corps – individuel et « social » – qui ne sont pas nouvelles dans l’absolu, mais qui proposent à nouveau, en récupérant toutes les promesses scientifiques et techniques latentes, des attentes qui appartenaient déjà à l’imaginaire de la cybernétique, de l’intelligence artificielle et de la réalité virtuelle (quoique le rêve d’immortalité ne date pas de la cybernétique). Ce qui semble nouveau, même si l’on reste toujours dans le domaine de la prévision – d’une prévision dont les fondations scientifiques sont fragiles –, c’est que les nanotechnologies donnent l’impression, par leur capacité de miniaturisation et de manipulation, qu’elles pourront réaliser concrètement ces rêves, une fois alliées à d’autres domaines scientifiques et techniques, en autorisant de surcroît un passage à la dimension du corps préservé, de la souffrance et de la maladie bannies, de l’immortalité.

Garantir l’immortalité du corps et de l’esprit, le transformer, le réécrire, le construire, améliorer l’humain et ses performances intellectuelles et physiques, bâtir une société nouvelle dans un âge d’or de richesse et de paix… Les nanotechnologies promettent d’une certaine manière la réalisation de ces projections en nous conduisant plus ou moins rapidement vers la condition posthumaine ou, comme la définit Kurzweil, de la singularité.

Suite aux débats suscités par la publication du rapport américain sur la convergence NBIC, l’Europe a décidé de s’exprimer elle aussi à propos des possibilités ouvertes par la perspective d’une synergie scientifique, technologique et économique destinée à donner vie à la société du futur. Dans le rapport du 2004 de la Commission Européenne, Converging Technologies – Shaping the Future of European Societies (21), la notion de convergence s’élargit à d’autres dimensions : Nano – Bio – Info – Cogno, mais aussi Socio – Anthro – Philo – Geo – Eco – Urbo – Orbo – Macro – Micro – Nano. Tout en considérant que « la vie quotidienne dans l’avenir des sociétés européennes sera informée par la convergence des technologies », il s’agit d’identifier des domaines plus restreints, plus précis – peut-être moins « ambitieux » par rapport à la vision américaine – de recherche et d’application des technologies convergentes, d’évaluer les limites des applications, d’intégrer la réflexion des sciences humaines et sociales aux évaluations d’ordre économique, scientifique et politique.

Réfléchir aux potentialités de transformation des technologies convergentes signifie aussi prendre en compte l’imaginaire qui accompagne les nanotechnologies et permet d’aborder une fois de plus une question qui appartient de moins en moins à la science-fiction : comment la perception de la frontière entre nature et artifice, entre corps et machine, est-elle modifiée par l’effet d’une familiarité accrue avec l’artificiel ? Et comment notre manière de concevoir l’humain et le social donne-t-elle du sens à ce processus ?


L'Europe aussi

Il est significatif, par exemple, que l’Europe commence à trouver des interprètes « locaux » d’une certaine vision de l’humain « transhumain », projeté vers la singularité. Le Suédois Nick Bostrom et le Britannique David Pearce sont devenus des références dans le mouvement transhumaniste, et ils obtiennent le soutien et l’intérêt d’institutions comme l’Université d’Oxford, où se trouve le Future of Humanity Institute.

La conviction que « la condition humaine telle que nous la connaissons n’est pas une constante figé pour l’éternité mais quelque chose qui sera profondément transformée dès le présent siècle » (22), unie à la possibilité – souvent explorée dans la philosophie, la littérature, le cinéma et les arts – de créer une autre espèce d’humain transformé : le « cybernetic organism », le cyborg, l’hybridation homme-machine, semble indiquer un avenir proche dans lequel la machine pourrait de moins en moins être considérée comme une « prothèse » et beaucoup plus quelque chose qu’on serait disposé à incorporer. Il s’agit encore de vérifier le fonctionnement et l’acceptation des implants de micropuces – le VeriChip produit par la société Adsx, Applied Digital Solutions, par exemple -, mais il pourrait s’agir des nanorobots dans l’avenir.

La réflexion qui s’impose - et la problématique du posthumain en constitue une expression contemporaine - concerne les modalités et le choix de l’intégration de ces technologies dans notre quotidien. Mais elle devrait plus profondément nous interroger sur les raisons qui nous poussent – ou poussent certains d’entre nous – à cette « intimité » avec la machine. Sur le pourquoi, et pas seulement sur le comment.




1. Entretien en 2004
2. Ray Kurzweil (2005) The Singularity is Near, Viking Penguin, New York.
3. http://www.transhumanist.biz/
4. http://www.natasha.cc/primo.htm
5. Robert A. Freitas Jr. est Senior Research Fellow à l’Institute for Molecular Manufacturing (IMM) à Palo Alto, California, et il a été Research Scientist à la Zyvex Corp. (Richardson, Texas) jusqu’en 2004. A partir de 1996 il s’occupe de la conception de nanorobots appliqués à la médicine. Il est l’auteur de deux volumes Nanomedicine publiés à quelques années de distance, manuels qui présentent les applications potentielles des nanotechnologies à des fins sanitaires.
6. Les respirocytes, selon la description de Freitas, peuvent distribuer 236 fois plus d’oxygène aux tissus par unité de volume qu’un globule rouge normal et mieux gérer le traitement et l’élimination de l’anhydride carbonique.
7. Les microbivores sont des phagocytes mécaniques artificiels qui ont la fonction de détruire les pathogènes microbiologiques présents dans le sang en utilisant un protocole de « digestion » et élimination
8. http://www.kurzweilai.net/
9. Le fait de concevoir l’humain comme un projet permet de pouvoir aussi envisager la manière de le changer ou l’améliorer.
10. J. Storrs Hall est chercheur à l’Institute for Molecular Manufacturing, connu pour l’invention de la notion d’« utility fog », un matériau polymorphique capable de simuler une vaste série de matériaux à l’état solide ou gazeux. Voir l’article Utility Fog : The Stuff that Dreams Are Made Of, 1993 publié sur le site http://www.kurzweilai.net/meme/frame.html?main=/articles/art0220.html
11. A paraître fin mars chez Dunod sous le titre « Serons-nous immortels ? », voir http://www.fantastic-voyage.net/).
12. http://www.kevinwarwick.com/
13. A ce sujet, le film de Andrew Niccol Gattaca (1997) nous montre comment il pourrait y avoir conflit entre une définition rigide de ce qui constitue l’humain et ce que les individus sont réellement, dans leur diversité physique et psychologique.
14. Il s’agit d’une publication destinée à donner les grandes lignes du développement des technologies convergentes, entre autres les nanotechnologies. Le rapport américain réunit l’avis de plus de 50 experts qui représentent le gouvernement, le monde académique et le secteur privé.
15. Heller, in Roco et Bainbridge 2002, p. 191
16. In Roco et Bainbridge 2002, p. 68
17. Canton in Roco et Bainbridge 2002, p. 78
18. in Roco et Bainbridge 2002, p. 337
19. Albus in Roco et Bainbridge 2002, p. 291
20. Wolbring et Golledge in Roco et Bainbridge 2002, p. 271
21. Nordmann A. (2004) Rapporteur du High-Level Expert Group Foresighting the New Technology Wave, Converging Technologies : Shaping the Future of European Societies, version pdf, Commission européenne, Bruxelles, 27 septembre 2004
22. Voir l’interview de Nick Bostrom par Jean-Paul Baquiast à sur le site Automates Intelligents et la présentation de la brochure The Transhumanism FAQ.




Bibliographie

- Cerqui, Daniela, « Re-designing humankind. The rise of cyborgs: a desirable goal? », en collaboration avec K. Warwick, in : Designing: From philosophy to ethics, From engineering to architecture, Peter Kroes, Andrew Light, Steven Moore, and Pieter Vermaas (eds), Springer. A paraître en 2006.
- Freitas, Robert A., Nanomedicine, vol.I, Landes, Georgetown, Tex., 1999; Nanomedicine, vol.II, Landes, Georgetown, Tex., 2003
- Kurzweil, Ray, The Age of Spirituals Machines, MIT Press, Cambridge, Mass., 1989
- Kurzweil, Ray, The Singularity is Near, Viking Penguin, New York, 2005
- Kurzweil, Ray; Grossman, Terry, Fantastic Voyage: Live Long Enough to Live Forever, Rodale, New York, 2004. A paraître fin mars 2006 chez Dunod sous le titre Serons-nous immortels ?
- Roco, Mihail C.; Bainbridge, William Sims, Converging Technologies for Improving Human Performance, National Science Foundation, 2002
- Storrs Hall, J., Utility Fog : The Stuff that Dreams Are Made Of, 1993
- Vinge, Vernor, The Technological Singularity, 1993.


Sites internet

www.natasha.cc/primo.htm

www.extropy.org

www.kurzweilai.net

www.fhi.ox.ac.uk/

ça t'en bouche un coin hein? affraid cherry
enfin, je sais que ça sera lu par au moins une personne, c'est déjà ça. Very Happy
++ les mecs Wink
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MessageSujet: Re: La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir   La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir EmptyVen 13 Oct à 18:48

affraid WHOAAAAAAAAAAAAAAAAAA...
Que dire en dehors du fait que la SOVIETISATION est contagieuse! Wink
Une part minoritaire de la population mondiale(scientifique,écrivain,philosophe,drogué,taré....)planche sur l'évolution de l'intéligence artificielle dans un futur proche alors qu'une autre part encore plus petite,celle des petits dictateurs et autres détraqués planche sur la maniére la plus éfficace d'asservir le monde! Mad (petit clin d'oeil a nos amis coréens)
Bon pour revenir au sujet,l'IA est elle en passe d'égaliser,de suplanter l'intelligence humaine dans les decenies a venir?Est il BON ou MAUVAIS pour l'espéce humaine que l'IA aquiére une consience?Qui en sortira vainqueur,l'homme ou la machine?L'IA dieu artificiel de demain sauvera t'elle l'homme?.......
Pour la personne en manque d'imagination,les productions cinématographiques et surtout litéraires abondent sur le sujet!A chacun sa vision,voir son reve...
Pour ma part Doc,rdv dans 30ans?
GG le Doc,doc! Cool
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MessageSujet: Re: La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir   La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir EmptySam 14 Oct à 20:06

personnellement je les trouve bien optimistes.
30 ans ça me parait très court.

pour le reste, je pense effectivement qu'une grande part de ce qui est dit se passera. Wink
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hs51
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hs51


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MessageSujet: Re: La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir   La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir EmptyDim 15 Oct à 2:21

On peut rever.............Mais rivaliser avec un cerveau,c vrai que c du Hot,Hot.
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MessageSujet: Re: La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir   La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir EmptyLun 16 Oct à 20:40

c clair, mais je vois pas ce qui empêcherait l'homme d'arriver à le faire. sunny
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MessageSujet: Re: La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir   La Singularité Technologique : Une Vision De L'avenir Empty

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